Couple avec Aide Administrative A Domicile

Face au maintien du confinement dans les EHPAD, que faire ?

Nous attendions toutes et tous les nouvelles mesures pour cette 2ème phase du dé-confinement. Nous sommes heureux, pour la majorité d’entre nous, de ne plus avoir cette barrière des 100 kms à partir de mardi prochain, 2 juin. Nous allons enfin pouvoir rendre visite à nos proches qui vivent dans des habitats personnels.

Qu’en est-il précisément pour les personnes résidant en EHPAD, établissements spécialisés, résidences seniors ou hospitalisées, à qui les visites ne sont pas autorisées du fait de leur grande vulnérabilité, fragilité.

Ce sujet n’a pas été évoqué et laisse beaucoup de familles en colère, se demandant combien de temps va encore durer l’interdiction de ces visites. Les familles s’organisent et lancent des pétitions pour permettre un retour dans ces établissements avec toutes les mesures barrières, bien évidemment.

Jusqu’ici, bien qu’accompagnant les familles pour prolonger la vie au domicile, je reste convaincue que cette période sanitaire inédite a été très difficile pour les personnes âgées qui vivaient seules à leur domicile. Pourquoi ? Par ce que toutes les personnes âgées n’ont pas Internet, les nonagénaires ne sont pas tous à l’aise avec les nouvelles technologies, pour communiquer avec Skype, WhatsApp ou autres applications et que beaucoup n’ont pas de tablette.

Par ailleurs, la plupart des enfants qui vivaient à proximité ont respecté rigoureusement les règles sanitaires. Souvent, les enfants venaient déposer les courses au pied de la porte. Parfois, quand les parents habitaient dans un pavillon, ils se permettaient, tout de même, un petit échange par la fenêtre ou par-dessus la palissade, quand la personne âgée pouvait descendre dans le jardin. Au domicile, les interventions dites de confort, comme l’entretien du logement et linge ont été supprimées. Elles ne sont pas encore remises en place par les Services d’Aides à Domicile, les plannings se remettent en place doucement.

En conséquence, les personnes relativement autonomes qui n’avaient pas de soins d’hygiène et d’aide à la préparation des repas, se sont retrouvées totalement isolées.

Depuis le 11 mai, elles retrouvent un peu de liberté et le 2 juin va être vraiment libérateur pour revoir tous leurs proches.

En EHPAD, je reste convaincue que les conséquences vont être énormes en termes de perte des capacités motrices et cognitives. Ces pertes seront la conséquence du grand vide provoqué du jour au lendemain par l’absence du conjoint ou des enfants qui ne pouvaient plus venir tous les jours pour aider à la prise des repas, pour la petite promenade dans le parc, pour la visite hebdomadaire.

Les résidents atteints de troubles cognitifs vivent essentiellement d’émotions et de ressentis, ils n’ont donc plus ces sensations par l’absence de visite et peuvent même ressentir un sentiment d’abandon. Les moments de communication par Skype étaient troublants pour ces personnes. Par ailleurs, les visites, telles qu’elles sont organisées, restent difficiles pour les personnes qui ont des troubles auditifs ou visuels. Pour ces personnes, la proximité est plus que nécessaire pour profiter du bien-être d’une visite.

Bien que les EHAPD aient été pointés du doigt, à tort, de mon point de vue, je pense vraiment que l’isolement a été moindre qu’au domicile. En EHPAD, malgré le confinement dans la chambre, au début, les résidents des EHPAD avaient des contacts humains tous les jours, plusieurs fois par jour, avec le personnel soignant. Pour maintenir les liens avec les familles, il a été mis en place des solutions de communication comme Skype par ce que  les équipes étaient là, les gazettes, les tablettes… Les équipes ont mis en place, au sein des EHPAD, des activités pour limiter les conséquences de cette situation inédite. Je ne doute pas que toutes les familles n’aient pas ce ressenti mais c’est celui que nous avons pour notre famille.

Malgré tout, durant cette période, je me suis réjouie de ne pas avoir à vivre cette situation pour mes propres parents, décédés relativement jeunes. Avec d’autres personnes, qui n’ont plus leurs parents, nous avons convenu que nous aurions beaucoup souffert, comme tant de familles qui souffrent encore de devoir attendre ce feu vert pour retourner rendre visite librement, sans contrainte de prise de rendez-vous pour un parloir, blablaroom, salon des familles…

Alors que dire aujourd’hui des visites non encore autorisées dans les établissements ou résident des personnes dites vulnérables, que faire ?

Tout le monde connaît ce proverbe chinois :

Il faut rajouter de la vie aux années et non des années à la vie !

Nous sommes totalement à l’inverse de ce principe. Imaginer des résidents, des conjoints, des enfants et autres membres des familles en train d’attendre pour revoir leurs proches me pose question. Est-ce la vie que de vivre sans liens ?

Les résidents des EHPAD, EHPA, Résidences Seniors savent très bien que leurs jours, mois, années sont comptés et ils ont envie de revoir leur conjoint, leurs enfants, leurs petits-enfants voire arrière-petits-enfants ainsi que tous leurs proches, famille, amis. Devant l’incertitude d’une date pour ces rencontres, ils se laissent glisser. Ils vont mourir de tristesse, de chagrin, de sentiment d’abandon. Nous ne savons pas ce que les personnes atteintes de troubles cognitifs ont perçu de cette situation. Ma belle-mère nous a dit lors d’une séance Skype “je sais que vous êtes vivants !”. Que voulait-elle dire ? A entendre à la TV le nombre de morts, le mot “guerre”, qu’ont compris ces personnes atteintes de troubles cognitifs ?

Alors, devant ces visites non-autorisées, l’objectif de la fin de l’année pour pouvoir retourner dans les chambres, soit encore 6 mois, il est raisonnable de réfléchir au bénéfice de retourner vivre chez soi et pourquoi pas chez un enfant, un proche ?

Peut-être, est-ce le moment de vous poser pour imaginer ce que vous pourriez envisager temporairement ou définitivement, pour redonner de la vie à votre conjoint, parent résidant en EHPAD, si la direction de cet EHPAD n’est pas encore favorable à des visites non contraintes.

La vie au domicile ou chez un enfant dans un environnement connu, familial, amical, socio-médical, est possible en mettant en place les aides humaines, techniques et bien sûr financières pour éviter de sombrer dans l’épuisement.

Tout est possible, mais il faut se poser pour réfléchir aux solutions et options qui existent. Pourquoi ne pas être accompagné dans ces démarches par une personne qui en connait tous les rouages ? Vous gagnerez du temps et de l’argent.

Si vous ne voyez pas comment appréhender ces démarches, je peux vous accompagner, c’est mon savoir-faire, pour vous redonner goût à la vie ainsi qu’à votre conjoint, parent ou proche.

Je reste à votre écoute pour vous accompagner afin de rajouter de la vie aux années de vos proches.

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